RÉSUMÉ NON TECHNIQUE DU PROJET
Intitulé du projet
Développer et évaluer une méthode d’effarouchement proactive non létale du loup afin de proposer une mesure alternative aux tirs létaux aux éleveurs et bergers en espace protégé
Identifiant du RNT
NTS-FR-880668 v.1, 03-04-2025
Identifiant national du RNT
Ce champ ne sera pas publié.
Pays
France
Langue
fr
Soumission à l’UE
Ce champ ne sera pas publié.
oui
Durée du projet exprimée en mois.
60
Mots-clés
Loup
Elevage
Prédation
Protection
Effarouchement
Finalité(s) du projet
Recherche fondamentale: Éthologie/comportement animal/biologie animale
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet (par exemple, répondre à certaines interrogations scientifiques ou à des besoins scientifiques ou cliniques).
La gestion du conflit entre les activités d’élevage et le loup gris en France s’appuie très largement sur les tirs létaux. Cependant, de nombreux travaux de recherche menés sur la question pointent l’intérêt des interventions non-létales (conditionnements aversifs, effarouchement, animaux de protection) comme alternatives, dont les effets positifs pour la protection des troupeaux seraient plus durables. Dans ce contexte, ce projet vise à évaluer une méthode d’effarouchement non létale mais douloureuse, le tir d'effarouchement traumatique (TEFT), afin de pouvoir proposer une alternative à la destruction de loups, a fortiori dans les espaces protégés. Ce projet repose sur l’étude comportementale du loup en action de déprédation et sa réponse dans le temps à un stimulus traumatisant. Jusqu’à cinq animaux seront utilisés. L’objectif sera d’évaluer : • La capacité d’apprentissage par association des loups exposés à ce type de traumatisme en documentant notamment l'effet des TEFT sur les comportements immédiats et post traumatiques des loups (présence/absence de déprédation, utilisation de l’espace), la durée de l’apprentissage (combien d’expositions au traumatisme pour enregistrer une sensibilisation) et sa persistance dans le temps. • La part de l’apprentissage social dans la diminution du risque de prédation attendue : est-ce qu’un loup qui a été exposé au traumatisme transmet sa peur aux autres membres de la meute et aux générations suivantes ?
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet? Expliquer en quoi le projet pourrait faire progresser les connaissances scientifiques ou quels bénéfices les êtres humains, les animaux ou l’environnement pourraient en tirer à terme. Le cas échéant, distinguer les bénéfices à court terme (pendant la durée du projet) et les bénéfices à long terme (susceptibles d’être obtenus après l’achèvement du projet).
Ce projet a vocation à faire avancer les connaissances sur la protection des troupeaux d’animaux d’élevage vis-à-vis des grands prédateurs en apportant des données précises sur l’effet d’une mesure d’effarouchement prometteuse mais encore peu documentée : le tir d’effarouchement traumatique.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale (par exemple, injections, procédures chirurgicales)? Indiquer le nombre et la durée de ces procédures.
Jusqu’à cinq loups seront capturés avec des pièges à patte ou par téléanesthésie (flèche projetée par un fusil alimenté au CO2). Ils seront manipulés sous anesthésie générale. Sur une bâche de manipulation, ils seront équipés d’un collier GPS puis un ensemble de mesures biométriques (poids, mensuration) et un frottis buccal (génétique) seront effectués avant d’être relâché. Un marquage auriculaire sera réalisé par perforation sur chaque oreille à l’aide d’une pince et d’une étiquette en plastique. L’ensemble des manipulations est réalisé en 45 minutes environ (de l’anesthésie générale au relâché). Après leur relâcher, les déplacements des animaux seront suivis pendant 24 mois. Ils pourront être soumis à des tirs d’effarouchement lors de trois tentatives de déprédation sur des animaux d’élevage, chacune étant espacée d’une semaine. Chaque tentative de déprédation pourra donner lieu à un voire deux tirs d’effarouchement consécutifs, soit un total maximal de six tirs par individu.
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux, par exemple, douleur, perte de poids, inactivité/mobilité réduite, stress, comportement anormal, et la durée de ces effets?
La capture peut occasionner : - Stress : altération de la mobilité de l’animal pendant la phase de réveil, et du comportement spatial jusqu’à deux semaines suivant la capture. - Changements hiérarchiques au sein de la meute. - Troubles locomoteurs légers en réponse à un stress musculaire. - Blessures superficielles : en cas de traction sur le piège / morsure du câble ; plaie au niveau du membre entravé, tendinopathie, hématomes, lésions de la cavité buccale, limage des griffes, voire automutilation. - Blessures sévères : dans de rares cas ; boiterie du membre entravé, luxation des articulations, fractures des os longs. - Myopathie de capture : ce risque ne peut être exclu dès qu’une contention / anesthésie a lieu. - Risque de mortalité : très faible ; sur les 29 loups capturés par l’équipe de recherche de l’université de Sassari (partenaire) avec le même protocole, aucun cas de mortalité n’a été rapporté. Il existe des effets indésirables potentiels de l'anesthésie chez un loup sauvage : hypoventilation, hypotension, anomalies du rythme cardiaque, perturbations de la température corporelle, troubles ioniques, nausées, vomissements, hypovolémie, ulcères cornéens ; arrêt cardio-respiratoire dans de très rares cas. Le tir d’effarouchement peut occasionner une altération temporaire du comportement, des douleurs locales, une altération temporaire de la mobilité, des, blessures superficielles). Il existe aussi un risque très faible, suite à un tir mal dirigé, de traumatismes plus sérieux (fracture ou une blessure interne).
Quelles espèces et combien d’animaux est-il prévu d’utiliser? Quels sont le degré de gravité des procédures et le nombre d’animaux prévus dans chaque catégorie de gravité (par espèce)?
Espèce
Nombre total
Nombre estimé par degré de gravité
Sans réveil
Légère
Modérée
Sévère
Autres mammifères (other Mammalia)
5
0
0
5
0
Qu’adviendra-t-il des animaux maintenus en vie à la fin de la procédure?
Espèce
Nombre estimé d’animaux à réutiliser, à replacer dans l’habitat/le système d’élevage ou à proposer à l’adoption
Réutilisé
Replacé dans l’habitat naturel ou le système d’élevage
Proposé à l’adoption
Autres mammifères (other Mammalia)
0
5
0
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
Tous les animaux sont relâchés dans le milieu naturel immédiatement après leur manipulation.
Application de la règle des «trois R»
1. Remplacement
Indiquer quelles sont les alternatives non animales disponibles dans ce domaine et pourquoi elles ne peuvent pas être utilisées aux fins du projet.
Il n’y a pas d’alternative satisfaisante aujourd’hui au suivi in-situ des grands prédateurs. Les études écologiques et comportementales impliquant le suivi de ces espèces sont essentielles pour comprendre leurs interactions avec les activités pastorales et tenter de réduire les dommages causés par la prédation, le principal enjeu pour la conservation des grands carnivores en Europe. Ces données sont nécessaires pour appréhender la réaction des loups aux moyens de protection et aux mesures d’effarouchement et comprendre les mécanismes comportementaux sous-jacents. Cependant, les données apportées par ce type de suivi pourront permettre d’ouvrir la voie à la modélisation informatique de l’utilisation de l’espace par les loups et de leurs choix de prédation, ce qui pourrait autoriser à l’avenir un remplacement des suivis en nature pour répondre à certaines questions (caractérisation des facteurs orientant la prédation sur animaux domestiques).
2. Réduction
Expliquer comment le nombre d’animaux prévu pour ce projet a été déterminé. Décrire les mesures prises pour réduire le nombre d’animaux à utiliser et les principes appliqués pour concevoir les études. S’il y a lieu, décrire les pratiques qui seront appliquées tout au long du projet pour limiter le plus possible le nombre d’animaux utilisés sans perdre de vue les objectifs scientifiques. Ces pratiques peuvent notamment consister en études pilotes, modélisation informatique, partage et réutilisation des tissus.
Ce suivi de plusieurs loups par bio-logging en milieu de montagne bénéficie à de nombreux partenaires scientifiques en France et en Europe. En effet, les données sur l’écologie spatiale du loup seront mises à disposition dans le cadre de réseaux internationaux de partage de données. L’effort particulier consenti par l’équipe du projet à la réutilisation des données est de nature à réduire la nécessité de multiplier ce genre de suivi à long terme et donc de réduire in-fine le nombre d’animaux utilisés par la communauté scientifique dans sa globalité. Les données collectées lors de notre projet, uniques en France, seront combinées à celles d'autres projets européens (dans des contextes d’élevage différents) impliquant des captures de loups et s'intéressant aux mêmes questions. Une collaboration internationale est déjà établie dans ce sens. De plus, ce projet permettra de tirer des préconisations de protocole de tirs à effet traumatisant (TEFT) et des prédictions sur le comportement des loups face aux TEFT, puis d'envisager des méthodes indirectes pour tester ces prédictions par la suite dans différents contextes, afin d'évaluer la généralisation potentielle des résultats.
3. Raffinement
Donner des exemples des mesures spécifiques qui seront prises (par exemple, surveillance accrue, soins postopératoires, gestion de la douleur, entraînement des animaux) pour réduire au minimum les effets sur le bien-être des animaux (les nuisances causées). Décrire les mécanismes permettant d’intégrer de nouvelles techniques de raffinement pendant la durée de vie du projet.
1/ La capture : - Choix minutieux des sites de captures en priorisant la sécurité de l’animal - Ajout de ressorts et d'articulations (pivots) à la longe qui retiendra l'animal afin de garantir un bon niveau d'absorption des forces de traction et de torsion limitant ainsi efficacement les risques de blessures. - Ajout de bourrelets en tissus sur le lacet coulant pour permettre la circulation sanguine dans la patte malgré le serrage (pour les pièges à lacet). - Système d’alertes de déclenchement sur les pièges permettant une intervention rapide (< 30 minutes en véhicule) en cas de capture. 2/ La manipulation : - Prévention des myopathies par injection de sélénium. - Anesthésie générale pour minimiser le stress et le risque de blessure - Manipulation rapide (chronométrée), dans le calme et sans bavardage - Réalisation d'un frottis plutôt que d'une prise de sang pour le génotypage. - Suivi des constantes physiologiques durant l’anesthésie (rythme cardiaque, fréquence respiratoire, température corporelle, dilatation des pupilles) par un responsable désigné de la surveillance de l’état de l’animal. - Monitoring instrumental : mesure de la saturation périphérique en oxygène à l’aide d’un oxymètre de pouls, validation de la fréquence cardiaque par analyse du pouls. - Suivi du comportement et des points limites pendant toute la procédure par le responsable désigné - Écourtement ou arrêt de la manipulation lors de l’atteinte d’un point limite - Transport immédiat vers un centre de soin si blessure grave (fracture, luxation) lors de la capture - A chaque étape, un vétérinaire présent au titre du soin accompagne l’équipe de capture. Si une douleur est identifiée, il pourra mettre en place une analgésie : Meloxicam (0,1mg/kg IM) si douleur modérée (plaie peu profonde, contusion) / butorphanol (0,2 à 0,4 mg/kg IV ou IM) ou morphine (0,05 à 0,3 mg/kg IV ou IM) +ou- kétamine (1mg/kg IV ou IM) si douleur marquée (fracture, luxation, plaie profonde). 3/ Suites de la capture : - Pendant les semaines suivantes, l’animal est localisé, voire observé, afin de recueillir des informations sur l’effet de la capture. - Dans un souci continu d’amélioration de nos pratiques, nous réaliserons des bilans post-capture (2 par an) qui produisent des recommandations pour les captures futures. Ces bilans seront discutés avec d’autres équipes pratiquant des captures de loups et au sein de la structure bien-être animal de l’EU. Des bilans post-effarouchement seront aussi réalisés.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents
Le loup gris est le principal prédateur responsable des dommages aux troupeaux d’élevage en Europe et est l’espèce cible de ce projet. De fortes tensions se cristallisent autour de la problématique de cohabitation du loup et de l'élevage. S’agissant d’une espèce protégée par la convention de Berne et d’une clé de voûte pour le fonctionnement des écosystèmes, sa destruction ne représente pas une solution satisfaisante. La nécessité de trouver des solutions implique de comprendre au mieux le fonctionnement écologique du loup au sein du système pastoral et les équipements technologiques embarqués permettent d’aller plus loin dans cet objectif de compréhension. Cette espèce présente également les populations qui se portent le mieux parmi les grands prédateurs européens. Sa capture est considérée comme moins préjudiciable pour son état de conservation. Ainsi, le loup représente le modèle le plus logique pour étudier les moyens de protection des animaux d’élevage face aux grands prédateurs. D’après les retours d’expérience des projets européens portant sur le loup, les individus subadultes et adultes d’au moins 23 kilogrammes sont jugés comme suffisamment développés pour pouvoir supporter l’équipement d’un collier GPS. L’étude se base donc sur le critère de masse supérieur ou égal à 23 kg.
Projet retenu pour une appréciation rétrospective
Projet retenu pour AR?
Délai pour AR
Raisons de l’appréciation rétrospective
Prévoit des procédures sévères
Utilise des primates non humains
Autre raison
Explication de l’autre raison de l’appréciation rétrospective
Champs supplémentaires
Champ national 1
Ce champ ne sera pas publié.
Champ national 2
Ce champ ne sera pas publié.
Champ national 3
Ce champ ne sera pas publié.
Champ national 4
Ce champ ne sera pas publié.
Champ national 5
Ce champ ne sera pas publié.
Date de début du projet
Ce champ ne sera pas publié.
Date de fin du projet
Ce champ ne sera pas publié.
Date d’approbation du projet
Ce champ ne sera pas publié.
Code CIM 1
Ce champ ne sera pas publié.
Code CIM 2
Ce champ ne sera pas publié.
Code CIM 3
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