RÉSUMÉ NON TECHNIQUE DU PROJET
Intitulé du projet
Les phoques crabiers et le krill antarctique sous la banquise
Identifiant du RNT
NTS-FR-997852 v.1, 26-10-2022
Identifiant national du RNT
Ce champ ne sera pas publié.
Pays
France
Langue
fr
Soumission à l’UE
Ce champ ne sera pas publié.
oui
Durée du projet exprimée en mois.
24
Mots-clés
écologie polaire
krill
phoques crabier
conservation
banquise
Finalité(s) du projet
Recherche fondamentale: Éthologie/comportement animal/biologie animale
Préservation des espèces
Objectifs et bénéfices escomptés du projet
Décrire les objectifs du projet (par exemple, répondre à certaines interrogations scientifiques ou à des besoins scientifiques ou cliniques).
Les zones englacées sont particulièrement sensibles au réchauffement global, et il est nécessaire de déterminer comment les prédateurs de la banquise utilisent leur environnement physique et biologique pour comprendre et prédire leur réponse au changement climatique dans les différentes régions antarctiques. Ces prédateurs consomment de grandes quantités de ressources marines, parmi lesquelles le krill (Euphausia superba) occupe une place prépondérante. Cette espèce — dépendante de la banquise pour son développement larvaire — assure ainsi une large part du transfert du plancton (vivant sous la banquise) vers les poissons, oiseaux et mammifères marins. Les futurs changements de l’étendue de la banquise antarctique dans un climat plus chaud pourraient affecter de manière négative les populations de krill, et donc celles de leurs prédateurs comme les phoques crabiers par exemple. Toutefois, l’évolution future de l’ensemble de la chaine alimentaire reste difficile à prévoir tant la compréhension des différentes composantes de l’écosystème antarctique et leurs interactions est incomplète, voire approximative. Pour cause, la connaissance de la distribution et l’abondance du krill en hiver est à ce jour très limitée, notamment dans les régions encore peu touchées par les variations de la banquise — telles que l’Antarctique de l’Est — car les études dans ces zones englacées peu accessibles sont difficiles. Nous souhaitons combler ce déficit de connaissances, en étudiant le krill via les relations fonctionnelles qu’il partage avec ses prédateurs, le phoque crabier, grâce à des techniques de bio-télémétrie.
Quels sont les bénéfices susceptibles de découler de ce projet? Expliquer en quoi le projet pourrait faire progresser les connaissances scientifiques ou quels bénéfices les êtres humains, les animaux ou l’environnement pourraient en tirer à terme. Le cas échéant, distinguer les bénéfices à court terme (pendant la durée du projet) et les bénéfices à long terme (susceptibles d’être obtenus après l’achèvement du projet).
Ces résultats auront des implications directes et cruciales concernant notre capacité à faire face aux crises du climat et de la biodiversité. Ils appuieront la consolidation de la base scientifique d'une gestion écosystémique de la pêche au krill par la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique. En effet, il n'y a pour le moment pas de pêche significative de krill dans l'Antarctique de l’Est, mais des notifications récentes de navires norvégiens et chinois suggèrent un intérêt croissant de l'industrie pour cette région et pour cette ressource. La mise en place d'une surveillance et d’études sur la distribution et la densité du krill dans cette zone permettra donc de mieux comprendre l’influence de la banquise et de son rôle dans l’écosystème en l'absence de pression de pêche. Ce projet remplira de fait 1) un des objectifs du programme de contrôle de l'écosystème de la Commission, c'est-à-dire distinguer les changements dus à l'exploitation des ressources marines des changements dus à la variabilité environnementale. Ce projet contribuera également à 2) "l'évaluation des risques" lancée par les membres de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique dans la zone afin d'essayer de comprendre l'impact possible de la pêche sur l'écosystème. Enfin les modèles d'habitat du krill utilisés pour élaborer les projections des populations de krill et les stocks comportent des limitations spatiales et temporelles importantes et connues en raison du manque de données disponibles, en particulier pendant la saison hivernale. Cette recherche fournira 3) des informations sur la distribution et l'abondance de cette espèce sous la glace de mer et pendant l'hiver, mais aussi sur son importance cruciale pour ses prédateurs et les relations fonctionnelles qu'ils entretiennent, en surveillant les changements dans les interactions trophiques.
Nuisances prévues
À quelles procédures les animaux seront-ils soumis en règle générale (par exemple, injections, procédures chirurgicales)? Indiquer le nombre et la durée de ces procédures.
Nous allons réaliser une première étude pilote développant des technologies nouvelles sur le phoque crabier, les plus grands consommateurs de krill (60 à 70 millions de tonnes de krill par an) et les plus abondants au monde (10 à 15 millions), afin d'étudier la distribution du krill, espèce clé pour les écosystèmes polaires et pour son rôle sur le climat. Pour cela, nous souhaitons déployer 1) une balise microsonar qui enregistrera l’accélération de l’animal, la magnétométrie (étude du champ magnétique) à très haute-résolution ainsi que la distribution du krill par acoustique active ; 2) une caméra qui permettra l’identification des proies capturées, en l’occurrence le krill ; et 3) une balise GPS qui permettra de transmettre une position GPS via le système Argos, indispensable pour la récupération du matériel et le suivi de leur comportement en mer. On procèdera à une sédation sans contention (jabstick ; 10 à 20 min), une anesthésie gazeuse (20 à 45 min) durant laquelle aura lieu l’équipement d'appareils (microsonar, caméra et GPS) par collage sur la fourrure, ainsi qu’une prises de sang (18 ml une fois) et le prélèvement d'une vibrisse pour étudier le régime alimentaire des phoques crabiers (utilisation des isotopes stables du carbone et de l'azote). Le matériel sera relargué à distance par radio-commande sans recapture de l’animal.
Quels sont les effets/effets indésirables prévus sur les animaux, par exemple, douleur, perte de poids, inactivité/mobilité réduite, stress, comportement anormal, et la durée de ces effets?
La prise de sang et le prélèvement de vibrisse auront lieu durant l'anesthésie de l'animal et n'auront aucun effet sur l'animal (prélèvement de 0,036% du volume sanguin d’un individu de 300 kg et repousse de la vibrisse prélevée). Les instruments sont collés sur la tête ou sur le dos à l’aide de colle epoxy bi-composants selon un protocole éprouvé. Nous nous attendons à ne pas observer d’effet mesurable des instruments sur le comportement alimentaire des phoques car il a été montré qu’une caméra de section deux fois plus grande que celle utilisée ici n’avait pas d’impact significatif sur la durée moyenne des plongée, la dépense énergétique, et la fréquence des mouvements de nage des phoques de Weddell (i.e. une espèce proche de celle étudiée). De plus, lors d’une autre étude qui a comparé le gain de masse et le taux de survie d’éléphants de mer équipés et non équipés, aucun effet de la pose, même répétée, d’équipement n’a été détecté. Enfin une étude récente de l’effet de la pose d’instruments sur des phoques de Weddell et des éléphants de mer par la méthode de la colle epoxy a montré que cette dernière n’avait pas d’impact biologique détectable sur les animaux.
Quelles espèces et combien d’animaux est-il prévu d’utiliser? Quels sont le degré de gravité des procédures et le nombre d’animaux prévus dans chaque catégorie de gravité (par espèce)?
Espèce
Nombre total
Nombre estimé par degré de gravité
Sans réveil
Légère
Modérée
Sévère
Autres mammifères (other Mammalia)
4
0
4
0
0
Qu’adviendra-t-il des animaux maintenus en vie à la fin de la procédure?
Espèce
Nombre estimé d’animaux à réutiliser, à replacer dans l’habitat/le système d’élevage ou à proposer à l’adoption
Réutilisé
Replacé dans l’habitat naturel ou le système d’élevage
Proposé à l’adoption
Justifier le sort prévu des animaux à l’issue de la procédure.
Les individus étudiés seront libérés dans leur habitat naturel une fois équipés, le matériel sera récupéré à distance sans recapture. Application de la règle des «trois R».
Application de la règle des «trois R»
1. Remplacement
Indiquer quelles sont les alternatives non animales disponibles dans ce domaine et pourquoi elles ne peuvent pas être utilisées aux fins du projet.
L’objectif étant d’étudier la distribution du krill (via ses plus importants prédateurs, les phoques crabiers) et les relations krill-phoque crabier, le modèle d'étude ne peut pas être remplacé par une autre espèce, par des animaux d’élevage, ou encore par des expérimentations en captivité. Le phoque crabier n'a encore jamais été étudié dans cette zone de l'Antarctique.
2. Réduction
Expliquer comment le nombre d’animaux prévu pour ce projet a été déterminé. Décrire les mesures prises pour réduire le nombre d’animaux à utiliser et les principes appliqués pour concevoir les études. S’il y a lieu, décrire les pratiques qui seront appliquées tout au long du projet pour limiter le plus possible le nombre d’animaux utilisés sans perdre de vue les objectifs scientifiques. Ces pratiques peuvent notamment consister en études pilotes, modélisation informatique, partage et réutilisation des tissus.
La réduction est appliquée, puisque le nombre d’animaux capturés est limité à un unique individu la premiere année et maximum 3 l'année suivante. Ici nous réalisons une expérience pilote sur un d'individu afin de s’assurer de la faisabilité de la procédure avant de l'appliquer sur un échantillon plus grand.
3. Raffinement
Donner des exemples des mesures spécifiques qui seront prises (par exemple, surveillance accrue, soins postopératoires, gestion de la douleur, entraînement des animaux) pour réduire au minimum les effets sur le bien-être des animaux (les nuisances causées). Décrire les mécanismes permettant d’intégrer de nouvelles techniques de raffinement pendant la durée de vie du projet.
Les points limites de la procédure et leur raffinement sont les suivant: 1) L’état général de l’animal est évalué avant sa capture (embonpoint, absence de malformation et de plaie) 2) Stress lié à la capture : l'animal est sédaté à distance par sarbacane pour minimiser le stress de contention et le risque pour l'équipe de terrain. 3) Surveillance de l'anesthésie: les paramètres cardiaques et respiratoires de l’individu sont surveillés ainsi que le degré d’anesthésie: protocole de gestion de complications éventuelles lors de l’anesthésie joint à cette demande. 5) Récupération du matériel : Récupération du microsonar et de la caméra associée par relargage radiocommandé après s’être approché du phoque repéré grâce aux positions GPS envoyées par le système Argos sans recapture prévue de l’individu. Le GPS resterait alors sur l’animal jusqu’à la mue qui aura lieu au plus tard ~30/40 j après. 6) Taille des appareils : Nous nous attendons à ne pas observer d’effet mesurable des instruments sur le comportement alimentaire des phoques car il a été montré qu’une caméra de section deux fois plus grande que celle utilisée ici n’avait pas d’impact significatif sur la durée moyenne des plongée, la dépense énergétique, et la fréquence des mouvements de nage des phoques de Weddell. De plus, lors d’une autre étude qui a comparé le gain de masse et le taux de survie d’éléphants de mer équipés et non équipés, aucun effet de la pose, même répétée, d’équipement n’a été détecté. Enfin une étude récente de l’effet de la pose d’instruments sur des phoques de Weddell et des éléphants de mer par la méthode de la colle epoxy a montré que cette dernière n’avait pas d’impact biologique détectable sur les animaux.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents
Ce projet vise à améliorer notre compréhension de la distribution du krill sous la banquise (via ses prédateurs principaux, les phoques crabiers) et de comprendre les liens d’écologie fonctionnelle entre le krill et les phoques crabier. Il s’agit d’une étude pilote sur l’écosystème centré sur le krill. Cette étude permettra de documenter l’évolution au cours du temps de ces systèmes et prédire le devenir des populations de phoque crabier. Les phoques crabiers sont les plus grands consommateurs de krill (60 à 70 millions de tonnes de krill par an) et les plus abondants au monde (10 à 15 millions), ainsi les changements dans son écologie, sa distribution et son comportement reflètent les changements dans la population de krill de l’Antarctique. Ils sont ainsi un modèle animal pertinent pour étudier les adaptations et l’environnement des animaux marins. Cette procédure concerne des animaux adultes.
Projet retenu pour une appréciation rétrospective
Projet retenu pour AR?
Délai pour AR
Raisons de l’appréciation rétrospective
Prévoit des procédures sévères
Utilise des primates non humains
Autre raison
Explication de l’autre raison de l’appréciation rétrospective
Champs supplémentaires
Champ national 1
Ce champ ne sera pas publié.
Champ national 2
Ce champ ne sera pas publié.
Champ national 3
Ce champ ne sera pas publié.
Champ national 4
Ce champ ne sera pas publié.
Champ national 5
Ce champ ne sera pas publié.
Date de début du projet
Ce champ ne sera pas publié.
Date de fin du projet
Ce champ ne sera pas publié.
Date d’approbation du projet
Ce champ ne sera pas publié.
Code CIM 1
Ce champ ne sera pas publié.
Code CIM 2
Ce champ ne sera pas publié.
Code CIM 3
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