1. Remplacement
Indiquer quelles sont les alternatives non animales disponibles dans ce domaine et pourquoi elles ne peuvent pas être utilisées aux fins du projet.
Les objectifs du projet imposent la pose de balises et le prélèvement de biopsie sur des baleines à bosse dans le but de suivre leurs trajets migratoires lors de leur présence autour de l'île, en vue notamment de leur conservation. Aucun autre modèle ne peut être substitué.
2. Réduction
Expliquer comment le nombre d’animaux prévu pour ce projet a été déterminé. Décrire les mesures prises pour réduire le nombre d’animaux à utiliser et les principes appliqués pour concevoir les études. S’il y a lieu, décrire les pratiques qui seront appliquées tout au long du projet pour limiter le plus possible le nombre d’animaux utilisés sans perdre de vue les objectifs scientifiques. Ces pratiques peuvent notamment consister en études pilotes, modélisation informatique, partage et réutilisation des tissus.
Ce projet se propose d'équiper de balise Argos et de biopsier 15 baleines à bosse adultes. Une baleine à bosse avait déjà été équipée en septembre 2019 lors du volet 1 de ce projet. Quatorze baleines à bosse restent donc à équiper et biopsier sur ce projet. Le nombre de 15 balises Argos, choisi avant tout pour des raisons financières, permettra de décrire les tendances des trajectoires des baleines à bosse, même en cas d’arrêt prématuré de certaines d’entre elles. Ce nombre viendra s’ajouter aux 15 individus initialement équipés et biopsiés lors de la première phase du programme. De plus, ce programme s’intègre dans une dynamique régionale. En effet, plusieurs structures de recherche ont équipé des baleines à bosse de balises Argos dans la zone de 2011 à 2013. Nos résultats viendront donc compléter les données concernant les trajets migratoires des baleines dans cette zone, en vue d’une analyse globale régionale. Ce nombre ne peut, en ce sens, etre réduit. La photoidentification des individus biopsiés permettra d’éviter de prélever le même individu à deux reprises.
3. Raffinement
Donner des exemples des mesures spécifiques qui seront prises (par exemple, surveillance accrue, soins postopératoires, gestion de la douleur, entraînement des animaux) pour réduire au minimum les effets sur le bien-être des animaux (les nuisances causées). Décrire les mécanismes permettant d’intégrer de nouvelles techniques de raffinement pendant la durée de vie du projet.
Le matériel utilisé correspond aux dernières technologies en matière de balise et de système de déploiement. La balise est pourvue d’une pointe acérée et mesure 260x22mm. Une fois implantée, seule l’antenne apparait en surface. Les balises, biocompatibles et cylindriques, seront déployées à distance (1 à 4m), à l’aide d’un fusil à air comprimé, et seront implantées dans la couche de lard située en avant de l’insertion antérieure de la nageoire dorsale. Avant toute opération de déploiement, la pointe de la balise sera nettoyée et désinfectée à l’éthanol. Nous utiliserons de petits bateaux (5 à 7m), facilement manoeuvrables, équipés d’une plateforme de tir. Les groupes seront approchés lentement et progressivement par les ¾ arrière, non seulement pour éviter l’effet de surprise, mais aussi pour permettre à l’équipe de photo-identifier tous les membres du groupe et d’attribuer un indice comportemental à chaque individu. L’individu cible sera choisi suivant des critères précis (adulte, bonne condition physique, sexe…). Lorsque la baleine sera suffisamment proche (1 à 4m) et parallèle au bateau, le tagueur, expérimenté et mondialement reconnu pour son expertise, et qui sera mobilisé spécifiquement pendant la durée du projet, implantera la balise Argos, afin de limiter les tentatives en autorisant un taux de réussite optimal. La photoidentification des baleines taguées (et biopsiées), permettra d’éviter d’équiper et de prélever le même individu à 2 reprises. Si le groupe est difficile à approcher (individus farouches, état de la mer mauvais), ou que plus de 3 tentatives d’équipement auront été infructueuses, un autre groupe sera recherché. La réaction de l’individu cible, ainsi que du groupe auquel il appartient, sera suivie pendant 15 minutes et les comportements seront consignés. Des agents embarqueront à bord afin de contrôler le respect du protocole prévu par les autorisations ministérielles. De plus, la présence d’un vétérinaire et de membres de la structure chargée du bien être au sein de l’équipe permettra le contrôle du respect du principe des 3 R et des points limites. Le vétérinaire veillera notamment au bon déroulement des opérations et interviendra en cas de besoin (blessure,...). L’équipement de balise et le prélèvement de biopsie se feront simultanément sur le même individu afin de limiter les approches.
Expliquer le choix des espèces et les stades de développement y afférents
Dans l’Hémisphère sud, les baleines à bosse migrent des sites de nourrissage en Antarctique vers les plus hautes latitudes sud pour se reproduire ou mettre bas pendant l’hiver austral (de juin à novembre). Depuis 2008, le taux de fréquentation de l'île par les baleines à bosse a largement augmenté. Malgré une présence saisonnière, le nombre d’observations de cette espèce en fait l’espèce la plus fréquemment rencontrée autour de l'île. Il s’agit de la seule espèce migratrice de cétacé fréquemment observée dans ces eaux. Les animaux équipés et biopsiés seront des individus adultes en bonne condition physique. En effet, les balises sont conçues pour des animaux présentant une couche de lard d’environ 20 cm d’épaisseur. De plus, les jeunes sont plus sensibles aux stimuli cutanés du fait de la finesse de leur pannicule graisseux.